Intervenant : Ronan Kerdreux
Musée des Civilisations d’Europe et de Méditerranée dit MUCEM, Marseille, 2002-2013
Architecte : agence Rudy Ricciotti
Les arguments avancés par Rudy Ricciotti pour accompagner le projet
du Mucem sont pour ceux que je connais essentiellement d’ordre
historiques et urbains. Un face à face avec l’histoire de Marseille, un
dialogue avec le Fort Saint-Jean construit à l’origine plus pour
surveiller Marseille que pour la défendre contre un envahisseur inconnu,
une revendication méditerranéenne voire provençale, provinciale,
métaphorique, un contexte fort et complexe… Je crois qu’il en parle
mieux que moi (c’est heureux !) :
« À la massivité du Fort répond la dématérialisation du MuCEM. Ce
dernier est amical avec le Fort Saint-Jean. Il est mat, sans les
stigmates de la néo-modernité ni les signes névrotiques de la
déconstruction. Il refuse les affirmations esthétiques de l’hégémonisme
international. Il est plutôt osseux, féminin, fragile et même maniéré.
Il est provincial, localisé, provençal, contextuel.
La circulation extérieure par rampes périphériques au musée procède
du mouvement de la zigourat et devient cheminement long et initiatique
conduisant à la terrasse reliée au Fort Saint Jean par une passerelle.
La nature de ce projet relève de l’archétype ancien. C’est une
linguistique irrationnelle du point de vue de la dictature
fonctionnaliste. La peau et les os, la maigreur structurelle, l’absence
de reflet et de matité, renvoient à la métaphore de l’espace
méditerranéen. La Méditerranée est un voyage mental et non un extrait de
naissance. C’est par croyance que ce musée se situe au sud.
La filiation avec une mémoire orientaliste lointaine marque le MuCEM.
Par ses différents filtres solaires, il porte ses ombres sur la figure.
Enraciné dans son contexte, il est la présence emblématique de l’Etat
républicain à Marseille et une main tendue à la cité phocéenne rebelle.
Cet édifice se reconnaîtra latin, dans un paysage minéral et
méditerranéen, dans ses intuitions contextuelles. »
Texte complet présent à l’adresse http://www.academie-des-beaux-arts.fr/lettre/minisite_lettre72/Deux_villes_deux_musees.html
« On Air », carte blanche à Tomas Saraceno Palais de Tokyo, Paris I 17 octobre 2018 – 6 janvier 2019
« L’exposition ON AIR se présente comme un écosystème en mouvement, accueillant une chorégraphie à plusieurs voix entre humains et non-humains, où les œuvres révèlent les rythmes et trajectoires communs, fragiles, et éphémères qui unissent ces mondes. ON AIR se construit grâce à la multitude de ces présences, animées et inanimées, qui y cohabitent. »
Commissaire d’exposition : Rebecca Lamarche-Vadel
Ce article est consacré à la muséographie des expositions. Donc pas
de critique du contenu lui-même mais de « légers » commentaires sur la
mise en espace supports à nos rencontres en cours.
Cette exposition est un paradoxe spécifique : salles plongées dans le
noir assez total, expositions d’objets extrêmement fragiles (toiles
d’araignées), une salle très « scénographiée » pour évoquer une
dimension spatiale (aux deux sens du terme), une salle où les visiteurs
sont immergés (10 à la fois donc planning nécessaire) dans un dédale de
cordes, actionnables pour émettre un son réalisé en collaboration…
Revue d’images :
Maison Européenne de la Photographie
Exposition « carte blanche à JR »
07.11.18 – 10.02.19
JR est un artiste fort engagé politiquement qui réalise des projets à
l’échelle de la ville à partir de photographies collées sur les
bâtiments et d’installations qui jouent sur la perception, l’échelle…
Pas seulement mais les autres exemples sont dans les photographies
ci-dessous. Cette exposition (dans un bâtiment du XVIIIème siècle
superbe mais doté de petites salles) retrace un grand nombre de ses
projets, dont plusieurs monumentaux. Elle interroge donc la fonction des
documents, de reportages quelquefois, par rapport au travail lui-même.
NB : Hôtel Hénault, hôtel particulier construit en 1706 et rénové et
agrandi par le cabinet d’architecte Yves Lion – Voir plus sur Wikipedia.
Site de l’atelier d’architecture Yves Lion et associés
Exposition rétrospective consacrée à Tadao Ando, Centre Georges Pompidou, Paris, 10 octobre 2018 – 31 décembre 2018
« Architecture, un défi sans fin »
Commissaire : Mnam/Cci, F. Migayrou
Commentaire muséographique : une exposition d’architecture, avec de
très nombreux documents sur de multiples supports (textes, images,
dessins, maquettes à plusieurs échelles, vidéos), dans un espace unique.
Malgré quatre thèmes annoncés (la forme primitive de l’espace, le défi
de l’urbain, la genèse du projet et le dialogue avec l’histoire),
l’exposition est scandée par chaque projet de Tadao Ando et de ce fait
assez touffue. Au risque parfois de la surabondance, voire d’une trop
grande densité.
Suivent trois images de l’espace général de l’exposition avec un
secteur réservé (derrière l’arche) à un projet d’aménagement comprenant
plusieurs villas. Examiner les rapports entre documents matériels
(maquettes, dessins) et les projections vidéo. Questions de lumière,
d’interactions entre les deux types
Deux images montrant l’ensemble des documents de présentation pour chaque projet.
Une question plus embarrassante autour d’une vidéo sur écran qui
retrace un long entretien avec Tadao Ando placé au milieu de
l’exposition et doté en regard seulement d’un banc. Il s’agit d’un
document majeur de l’exposition d’où ce groupe agglutiné tant bien que
mal.
Fondation EDF, Paris « La belle vie numérique ! »
17 novembre 2017 – 18 mars 2018
Commissaire : Fabrice Bousteau
Coordination artistique et scénographie
Lef Kazouka, coordination et scénographie
Nadège Lécuyer, contenu artistique
Jean-Baptiste Lepeltier, design pour la Société Molle, Paris
Graphisme et signalétique : Prototype, Paris
Conception lumière : Jean-François Touchard
Construction : Le Monde du Décor
Exposition « physique » qui se poursuit en ligne, exposition
virtuelle par LaTurbo Avedon (turboavedon.com), sur Instagram avec
Amalia Ulman (instagram.com/amaliaulman), sur le compte Instagram de la
Fondation EDF, avec Encoreunestp (instagram.com/encoreunestp) et
NOTITWEETY
Collecte des adresses mail via un concours pour gagner le catalogue de l’exposition.
Visite Ronan Kerdreux
Une exposition fort bien organisée, comme souvent à la Fondation EDF,
une approche avec un peu de recul sur les questions numériques et la
manière dont elles ont fait irruption à la fois dans notre vie et dans
le monde de l’art. Cela autorise un panorama assez lâche et de ce fait
avec des surprises et bien-sûr des regrets, mais c’est plus que normal
avec une telle ouverture au départ.
Bien que je n’ai pas vraiment compris les deux parcours, annoncés comme
coloré et sensible, la promenade est agréable et les œuvres accrochées
respirent sans se nuire malgré la relative exiguïté de l’espace.
L’installation de Marie-Julie Bourgeois composée de ciels saisis sur des
webcam autour du globe est assez fascinante à mon avis.
(sources principales : Référentiel Européen des Professions Muséales , sous la direction de Angelika Ruge, Présidente de l’ICTOP 2008-Site de l’ICOM, Conseil International des Musées : http://icom.museum/L/2/)
Directeur, directrice
Responsable du musée
Définit les stratégies pour le rayonnement et le développement de l’institution. Responsable des collections, des activités et des services du musée. Fonctions d’orientation et de contrôle : • Scientifique : activités liées aux collections et à leur enrichissement, conservation, étude, sécurité et mise en valeur. Orientations de recherche de l’établissement. • Culturelle : définition du programme général d’expositions (permanentes et temporaires), favoriser l’accès au musée et à ses services des publics. • Direction des différents services, gestion des ressources humaines, techniques et financières. Relations avec les autorités de tutelle. Représenter le musée auprès des différentes institutions et des partenaires. Assurer l’évaluation régulière des activités du musée.
Conservateur, conservatrice
Le conservateur/la conservatrice est (sous l’autorité du directeur/de la directrice) responsable des collections qui lui sont confiées. Ses fonctions se développent selon cinq axes : la conservation, l’enrichissement, l’étude, la valorisation et la gestion des collections du musée.
Responsable des inventaires
Assurer l’inventaire des collections. • Responsable du recensement ou du récolement périodique des collections exposées ou en dépôts. (faire le lien avec la dimension inaliénable des collections dans les musées publics en France) • Participer à la documentation des collections ainsi qu’aux publications scientifiques.
Bien que ce ne soit pas exactement le sujet, et pour ne pas perdre
l’information (en attendant de la classer à un endroit plus juste),
voir l’article suivant à propos de la politique d’ouverture des réserves
de musées, avec plusieurs exemples : Le Monde : « Les réserves, nouvelle extension des musées ? »
Régisseur d’œuvres
Organiser et gérer, sous la responsabilité du conservateur/de la conservatrice, les mouvements d’objets en réserve ou en exposition, en collaborant avec les différents partenaires publics et privés. • Organiser les transports des objets en veillant à leur sécurité. • Contrats et conditions d’assurance. • Gérer les prêts et tenir à jour le registre des mouvements des œuvres.
Le restaurateur/la restauratrice met en œuvre, en concertation avec le conservateur/la conservatrice, l’ensemble des activités relatives à la préservation, à la conservation préventive et à la restauration des collections du musée. • Établir le plan de restauration des collections et le cahier des charges des restaurations à engager. • Réaliser, le cas échéant, les interventions décidées sur les objets. • Organiser la maîtrise de l’environnement des collections, dans les réserves et lors des expositions.
Le/la responsable du centre de documentation est chargé/e de collecter, préparer, traiter et diffuser la documentation sur les collections et les expositions. • Gérer les archives et la photothèque en collaboration avec la bibliothèque/la médiathèque. • Effectuer, les recherches documentaires pour faciliter l’étude des collections et la réalisation des expositions. • Mettre en place les outils d’indexation et de traitement de l’information et veiller à leur mise à jour.
Commissaire d’exposition
Conçoit les projets d’exposition temporaires, et conduit leur
réalisation, sous la responsabilité du directeur et en collaboration
avec les conservateurs. Généralement, contribue aux expositions
permanentes.
• Élabore les scenarii scientifiques et valide les projets scénographiques des expositions.
• Collabore avec le/la responsable des services éducatifs et de la
médiation afin de favoriser la communication autour des expositions et
l’accès des publics.
• Contribue à la réalisation des publications et à la promotion.
Interview de Caroline Bourgeois, commissaire d’exposition de la
collection Pinault « Triple Tour » exposée à la Conciergerie à Paris
d’octobre 2013 à mars 2014 – Production Nec plus Ultra –
https://www.youtube.com/watch?v=bno9W5gxOa0
Scénographe d’exposition
Ouvrir la question de terminologie entre muséographe et scénographe (attention aussi à la traduction en anglais qui contredit l’acception française). Concevoir la scénographie et assurer le suivi de sa réalisation en collaboration avec le commissaire d’exposition et l’équipe scientifique du musée. • Propose l’aménagement des espaces qui accueillent le public. • Définit la charte graphique de l’exposition (en cohérence avec celle de l’établissement). • Coordonne les différents prestataires qui contribuent à la réalisation de la scénographie (services techniques, entreprises extérieures…).
Les métiers du MEG Muséographie: la création d’une exposition
Responsable de la médiation et du service éducatif
Le ou la responsable de la médiation et du service éducatif est
chargé/e de l’ensemble des programmes, des actions, des études et des
recherches relatives à la mise en relation des objets/œuvres proposés
par le musée avec les publics existants et potentiels.
• Il/Elle participe à la définition de la politique des publics et
définit et programme les actions en relation avec l’ensemble des publics
cibles. Dans ce but, il/elle crée notamment un réseau d’organismes
extérieurs qui œuvrent comme relais des publics cibles.
• Il/Elle fait appel aux différents responsables scientifiques du musée
pour intervenir dans les actions, la conception et la réalisation des
documents d’aide à la visite.
• Responsable de la formation des médiateurs/médiatrices et contribue à la formation des agents d’accueil et de surveillance.
• Il/Elle participe à la réalisation des expositions. Il/Elle met en
place les outils d’évaluation des programmes et des actions.
Médiateur/médiatrice
Le médiateur ou la médiatrice met en œuvre les différentes actions pour tous les publics. • Participe à la conception et anime les actions et les aides qui accompagnent les expositions. • Participe à l’évaluation des programmes et des actions. • Informe des besoins et des attentes des publics pour développer de nouvelles actions.
Entretien avec une médiatrice
Responsable de la bibliothèque/médiathèque
Le ou la responsable de la bibliothèque/médiathèque constitue,
organise et gère les publications en relation avec les collections, les
expositions et l’histoire du musée.
• En assure la conservation, l’inventaire et le classement pour en
faciliter l’accès et mettre ces ressources à la disposition des publics.
• Contribue à la recherche et à l’enrichissement des collections de la bibliothèque/ médiathèque.
• Avec le responsable du centre de documentation, met en place et gère les demandes de droits d’auteurs et de reproduction.
Administrateur/trice
L’administrateur/trice organise et développe la gestion administrative et financière du musée, les ressources humaines, les procédures juridiques, et le fonctionnement de l’établissement. • Établir les appels d’offre, les marchés, les conventions et contrats nécessaires à la bonne marche du musée. • Vérifier l’état des dépenses et des recettes, la trésorerie, encadrer le contrôle de gestion. • Veiller à ce que la gestion du musée soit efficace, efficiente et transparente.
Conclusion
Musée de l’Homme – muséographie, interview Zette Cazalas (Zen+dCo, www.zendco.com/)
Site de Légifrance, diffusion publique du droit français : https://www.legifrance.gouv.fr/ Site de Wikipedia, encyclopédie en ligne, article le musée en particulier : https://fr.wikipedia.org/ Site YouTube (https://www.youtube.com/) avec les mots des professions comme éléments de recherche.
A regarder de près : Fiches musées du Ministère de la Culture et de la Communication (en cours d’actualisation au moment où nous mettons en ligne cet article donc vérifier les mises à jour et l’adresse exacte) https://www.culture.gouv.fr/Recherche?SearchButton=&SearchText=fiches+mus%C3%A9o&filter%5Bregion_tag_ids_mi%5D%5B0%5D=33h
Ressources Ministère de la Culture sur la médiation : https://www.culture.gouv.fr/Sites-thematiques/Musees/Pour-les-professionnels/Rendre-les-collections-accessibles-aux-publics/Assurer-la-mediation-aupres-des-visiteurs/Ressources-sur-la-mediation-et-l-amelioration-de-la-connaissance-des-publics
Définition du musée Un musée est une institution permanente sans but lucratif au service de la société et de son développement ouverte au public, qui acquiert, conserve, étudie, expose et transmet le patrimoine matériel et immatériel de l’humanité et de son environnement à des fins d’études, d’éducation et de délectation. Statuts de l’ICOM art.2 §.1 NB : ICOM Conseil International des Musées >>> site de l’ICOM
Code du patrimoine français Est considérée comme musée, […] toute collection permanente composée
de biens dont la conservation et la présentation revêtent un intérêt
public et organisée en vue de la connaissance, de l’éducation et du
plaisir du public.
Article L410-1
Fonctions du musée
Le musée se voit attribuer trois fonctions essentielles : collecter, conserver et exposer.
La gestion du patrimoine culturel peut obéit à deux logiques contradictoires :
1- Logique de la collection (Moma -Museum of Modern Art, New-York, par exemple).
Dans cette logique, le musée tente de réunir les œuvres jugées les
meilleures. S’il en possède deux qui ne sont pas excellentes, il peut
s’en séparer au profit d’une seule autre. S’il en possède deux qui sont
redondantes, il en vend une pour en acquérir une autre qui complète la
collection. Dans le jargon des collectionneurs, cela s’appelle un
arbitrage.
2- Logique de la conservation du patrimoine (le Louvre et la plupart des
musées français), moins dépendante des modes mais beaucoup plus
exigeante au niveau des réserves.
Dans cette logique, un musée qui possède une œuvre d’art achetée au gré
des années ne peut plus jamais s’en séparer, que ce soit par don, par
vente ou par destruction.
Musées et autres institutions
FRAC(s)
Les Fonds régionaux d’art contemporain (Frac), sont des collections
publiques d’art contemporain créées en 1982 par Jack Lang (ministre
français de la culture de mai 1981 à mars 1986, puis de mai 1988 à mars
1993) pour permettre à l’art d’aujourd’hui d’être présent dans chaque
région de France.
Ils sont dotés d’un budget fondé sur le principe d’un financement
paritaire entre les régions et l’État (Ministère de la Culture et de la
Communication).
Aborder la question de l’achat public et du soutien au marché de l’art.
Associations loi 1901 mais la collection est quand même inaliénable du fait de son financement par des fonds publics.
Écomusée
La définition de Georges-Henri Rivière
« Un écomusée, ce n’est pas un musée comme les autres.
Un écomusée, c’est une chose qu’un pouvoir et une population conçoivent,
fabriquent et exploitent ensemble. Ce pouvoir, avec les experts, les
facilités, les ressources qu’il fournit. Cette population, avec la
participation de ses forces vives de toutes générations, selon ses
aspirations, ses savoirs, ses facultés d’approche.
C’est un miroir où cette population se regarde, pour s’y reconnaître, où
elle cherche l’explication du territoire auquel elle est attachée,
jointe à celle des populations qui l’y ont précédée, dans la
discontinuité ou la continuité des générations. Un miroir que cette
population tend à ses hôtes, pour s’en faire mieux comprendre, dans le
respect de son travail, de ses comportements, de son intimité.
C’est un musée de l’homme et de la nature. L’homme y est interprété dans
son milieu naturel. La nature l’est dans sa sauvagerie, mais telle
aussi que la société traditionnelle et la société industrielle l’ont
adaptée à leur usage.
C’est un musée du temps, quand l’explication remonte en deçà du temps où
l’homme est apparu, s’étage à travers les temps préhistoriques et
historiques qu’il a vécus, débouche sur le temps qu’il vit. Avec une
ouverture sur les temps de demain, sans que, pour autant, l’écomusée se
pose en décideur, mais en l’occurrence, joue un rôle d’information et
d’analyse critique.
Un musée de l’espace. D’espaces ponctuels, où s’arrêter. D’espaces
linéaires, où cheminer. Un conservatoire, dans la mesure où il aide à
préserver et mettre en valeur le patrimoine de culture et de nature de
la population concernée.
Un laboratoire, dans la mesure où il est matière à études théoriques et pratiques, autour de cette population et de son milieu.
Une école, dans la mesure où il aide à la formation des spécialistes
intéressés à cette population et à son milieu, où il incite cette
population à mieux appréhender les problèmes de son propre avenir. »
Georges-Henri Rivière (1897-1985) Georges-Henri Rivière a incarné a muséologie contemporaine. Après un baccalauréat de philosophie, il étudie l’orgue et l’harmonie au « Conservatoire national de musique et de déclamation ». Son oncle, Henri Rivière, peintre connu, lui fait découvrir le monde artistique. À vingt-deux ans, Georges-Henri est organiste en l’église Saint-Louis-en-l’Île, à Paris. Mais la musique sacrée le retient moins que le jazz que découvre l’Europe. En 1924, il participe à la création de la fameuse Revue nègre, produite par Joséphine Baker. Il compose pour elle, travaille aux Folies-Bergères, au Casino de Paris, se lie d’amitié avec Duke Ellington et Sidney Bechet. Familier de ce qu’il appelle la « haute société culturelle et mondaine », ami des surréalistes, il est proche de Georges Salle. Sur les conseils de ce dernier, il entre à l’école du Louvre, puis collabore aux Cahiers d’art de Christian Zervos, qui lui suggère de visiter une exposition d’art précolombien au musée d’Ethnographie du Trocadéro. Son avenir est alors tracé : désormais, il abandonne la musique. En 1928, Georges-Henri Rivière est nommé sous-directeur du musée d’Ethnographie du Trocadéro, auprès de Paul Rivet. Avec celui-ci, il réorganise le musée, créant les départements scientifiques et stimulant ces actions éclatantes que furent les grandes missions, notamment la mission Dakar-Djibouti, et les soixante-dix expositions qui marquèrent la vie de cet ancien « magasin de bric-à-brac » devenu un grand établissement d’enseignement populaire et de recherche scientifique. Les expositions consacrées au Sahara, à l’île de Pâques, à la mission Dakar-Djibouti furent des succès. Ces premières réalisations renforcent sa volonté de parvenir à une véritable reconnaissance des traditions populaires. Il allait alors être l’initiateur puis le conservateur en chef du Musée national des arts et traditions populaires. On parle aussi de musées communautaires, écomusées, institutions muséales ayant des relations interactives avec les collectivités locales. Cf le MINOM – Nouvelle muséologie, Mouvement international pour une nouvelle muséologie.
Centre d’interprétation (scientifique)
Un centre d’interprétation est un type de musée dont l’objectif est de
mettre en valeur et d’interpréter un site et son architecture, les
richesses naturelles et culturelles d’un territoire, la mémoire d’un
personnage, ou un sujet scientifique ou technique.
Interpréter, c’est chercher à rendre compréhensible, à traduire, à donner un sens.
« Un Centre d’interprétation est un espace muséographique avec ou sans
collection à visée de mise en valeur et de diffusion d’un patrimoine
singulier impossible à réunir dans un musée classique destiné à
accueillir un large public en recourant de préférence aux affects plus
qu’à la seule cognition. »
S. Chaumier et D. Jacobi, Exposer des idées, Complicités, Paris, 2009.
D’un point de vue historique ce concept dont la théorie a été formulée
par Freeman Tilden en 1957 et qui a fait ses premiers pas aux États-Unis
dans les années 1950, s’est répandu dans les autres pays anglo-saxons
dans les années 1970 puis par la suite dans les pays européens.
Exemples : La Cité du vin à Bordeaux, La Maison du Comté à Poligny dans
le Jura, La Maison du Parc Naturel Loire-Anjou-Touraine, etc.
Conservatoire
Un conservatoire est un lieu, une organisation où l’on maintient « des
choses » matérielles ou immatérielles. Il s’agit selon le cas de musée,
académie, école, institution.
Exemples : Conservatoire du littoral, Conservatoire libre du cinéma français, etc.
Musées de plein air
Exemple 1 : Espaces Naturels de la Mel (à coté de Lille)
25 bâtiments, sauvés de la démolition et réédifiés. Un environnement
de jardins, de vergers, de potagers et de pâtures peuplées d’animaux
entoure ces constructions, aujourd’hui pour la plupart occupées par des
artisans.
Concerts en plein air, contes, ateliers créatifs, et dégustation de
produits régionaux sont proposés. Les mercredis et samedis, des ateliers
parents-enfants permettent d’apprendre en s’amusant. Chaque semaine est
consacrée à un thème différent : découverte des animaux, ateliers de
création artistique avec des matériaux de récupération, peintures
végétales…
Exemple 2 : Musée néerlandais de plein air de Arnhem
60 bâtiments issus de toutes les régions de Hollande, démontés et réassemblés sur place. Animations nombreuses pour faire revivre certains métiers http://www.openairmuseum.nl/
Penser également à la question spécifique des musées et des collections d’architecture. Musée de l’architecture de Franckfort, DAM (Deutsches Architekturmuseum), Oswald Mathias Ungers, architecte, 1983. Bâtiment postmoderne.
Exemple 3 : IBA (Internationale Bauausstellung ou Exposition internationale d’architecture de Berlin, 1987)
Plus récemment, l’arrivée sur le marché de l’art d’éléments d’architecture puis de bâtiments…
Galerie
Lieu, public ou privé, spécialement aménagé pour mettre en valeur et
montrer des œuvres d’art à un public de visiteurs, dans le cadre
d’expositions temporaires. La galerie d’art publique, peut être intégrée
dans une structure institutionnelle comme un musée, ou être un lieu
d’exposition autonome. La galerie d’art privée, destiné à la vente, est
également un lieu d’exposition et de rencontres, la « vitrine » des
marchands d’art.
Voir dans l’article sur la naissance des musées l’importance des galeries au cours de la renaissance.
Galerie virtuelle ou galerie en ligne Galerie généralement privée (quelque fois coopératives ou associatives) qui ne présente les œuvres des artistes qu’elle représente que sur des sites web. Très fort développement à la suite des deux périodes de confinement de 2020, avec en extension, la mise en œuvre des expositions virtuelles sur le site des institutions fermées pour raisons sanitaires.
Il semble que le fondateur de la bibliothèque d’Alexandrie, le philosophe Démétrios de Phalère, soit l’inventeur de la bibliographie et de la muséographie.
La muséographie organise la rencontre entre le/les publics et les contenus exposés (œuvres, données et explications scientifiques, valorisations historiques, ethnographiques… ). Outre la conception de l’ensemble des dispositifs qui accompagnent la présentation des contenus (circulation, cloisons, accrochages, cartels, dispositifs sonores…), elle prend en compte les règles des établissements recevant du public (ERP), ainsi que celles spécifiques aux musées : conservation préventive des collections, sûreté des objets, sécurité des personnes, gestion des flux de visiteurs, de l’accessibilité aux personnes handicapées, etc.
Le muséographe est à distinguer du muséologue, qui, en France et en français, analyse l’activité, l’organisation et l’histoire des musées et des expositions (généralement inscrit dans le milieu universitaire).
Dans un musée, pour une exposition permanente ou temporaire, ou
dans un centre d’interprétation, la muséographie concerne ce qui a trait
aux contenus du parcours de visite et aux modalités de la médiation de
ces contenus avec les visiteurs.
Le (ou la) muséographe élabore, définit, conçoit tout ceci. La mission
de muséographie repose sur ses compétences. Cela peut aller de la
définition éditoriale à la recherche documentaire, de l’écriture des
textes (à discuter) à l’invention des dispositifs de médiation et au
suivi de leur réalisation, de la définition des budgets à la
coordination générale du projet après consultation des entreprises.
Citation extraite du site http://les-museographes.org
Maître d’œuvre en muséographie Personne qui un projet en réponse à un Programme Scientifique et Culturel, puis assure la mise en œuvre et le suivi de cette réponse jusqu’à la réception des travaux. L’étape de conception se traduit par la création – en accord avec le comité scientifique et le maître d’Ouvrage – d’un contenu discursif adapté à la déambulation et la monstration. Ce contenu discursif est ensuite traduit en dispositif spatial qui répond à des critères esthétiques, cognitifs, fonctionnels, financiers, organisationnels, etc.
Quelques définitions Le Programme Scientifique et Culturel (parfois abrévié en PSC) est un document programmatique qui induit des contenus et des parcours intellectuels mais ne peut se confondre avec le script de visite. Le Maître d’Oeuvre est le professionnel qui conçoit le projet (architecte, designer…) alors que le Maître d’Ouvrage est le client (promoteur, propriétaire, musée, collectivité territoriale…). http://www.metapraxis.fr/recherche_glossaire.html
Programme : un projet répond à un besoin. Ce programme décompose un ensemble d’exigences auxquelles le projet doit répondre pour satisfaire des besoin exprimés par le Maître d’Ouvrage. C’est un instrument de réflexion qui fournit une série de sous‐problèmes plus simples que le problème d’ensemble et peut indiquer dans quel ordre les résoudre (notion d’inventaire et de moyens disponibles). Il détermine :
– des exigences quantitatives de tous ordres, activités, surfaces, hauteurs, mais aussi rapport de proximité ou d’éloignement, éclairage, chauffage, ventilation, climatisation, acoustique, etc. ; – des éléments qualitatifs, qui doivent permettre à l’auteur du projet de se faire une idée des souhaits subjectifs du « client » ; – des éléments symboliques, au‐delà des sensations perceptibles.
Muséographe / scénographe
Le muséographe indique les stratégies de valorisation scientifique et culturelle et de médiation des collections d’une collectivité en regard du contexte et des publics, il traduit les désidératas scientifiques, organise les contenus dans une trame narrative, le scénario de l’exposition, propose les dispositifs à développer (hiérarchisation des niveaux de lecture, etc.), rédige parfois les textes de l’exposition. L’ensemble de ces éléments constitue le programme muséographique qui peut se décomposer en plusieurs phases (Esquisse / APS / APD muséographiques) dans le cadre d’un dialogue avec l’ensemble des personnes et des métiers qui interviennent pour la réalisation. Le scénographe, si ce rôle est distinct de celui du muséographe, traduit dans l’espace le programme et gère les corps de métiers appelés à intervenir dans la réalisation (ingénieurs structure et installations techniques, ingénieurs ou entreprises de contrôle pour la sécurité, spécialistes de l’éclairage naturel et artificiel, graphistes, signaléticiens et cartographes, spécialistes des techniques multimédia, scénaristes de contenus multimédia, designers de manips et autres outils pédagogiques interactifs, économistes de la construction, spécialistes de conservation préventive, socleurs, etc.) Hubert Le Gall : la scénographie de l’exposition « Pierre Bonnard. Peindre l’Arcadie. »
« Le musée du Louvre-Lens, une scénographie inédite »
La scénographie de l’exposition, Philippe Maffre, Exposition Picasso, Matisse, Dubuffet, Bacon… Les modernes s’exposent au musée des Beaux-Arts de Lyon, 2009-2010
Muséographie / expographie
Lorsqu’il s’agit de la réalisation d’une exposition temporaire, on parle parfois d’expographie voire d’expologie.
Expographie : acception qui reste floue. Par expographie, on entend une insertion ergonomique de nouvelles technologies dans le musée ou l’exposition. Si la muséographie rend explicite le discours des objets, l’expographie trouve une définition dans l’intégration et l’assemblage de médias (tels que films, multimédia, panneaux graphiques, bandes sonores, manipulations…), souvent avec une dimension éphémère. http://www.metapraxis.fr/recherche_glossaire.html
Muséographie / muséologie
La muséologie est consacrée à l’étude de l’institution et de sa fonction sociale. La muséographie est chargée des aspects opératoires tels que l’architecture, les installations, l’organisation des musées. Pour compliquer encore un peu la chose, en Belgique, en Suisse et au Canada francophone, le terme « muséologue » est souvent employé pour désigner le muséographe.
Bibliographie (quelques pistes) Marie-Odile De Bary et Jean-Michel Tobelem, Manuel de Muséographie, Seguier, 1998 Serge Chaumier, Traité d’expologie, La Documentation française, 2012 Serge Chaumier, Agnès Levillain. Qu’est-ce qu’un muséographe ?. La Lettre de l’OCIM (Office de Coopération et d’Information Muséographique) : Musées, Patrimoine et Culture scientifiques et techniques, OCIM, 2006, pp.13-18. hal-00472281 – Accès à l’article Yves Bergeron (sous la dir. de), Musées et muséologie, nouvelles frontières. Essai sur les tendances, Montréal, SMQ, 2005
The wild boys of today are not lost. Their flushed, often scoffing,
always intent faces elude the word, and it would sound phony to them.
For this generation conspicuously lacks that eloquent air of bereavement
which made so many of the exploits of the Lost Generation symbolic
actions. Furthermore, the repeated inventory of shattered ideals, and
the laments about the mud in moral currents, which so obsessed the Lost
Generation does not concern young people today. They take it
frighteningly for granted. They were brought up in these ruins and no
longer notice them. They drink to « come down » or « get high, » not to
illustrate anything. Their excursions into drugs or promiscuity come out
of curiosity, not disillusionment.
Only the most bitter among them would call their reality a nightmare
and protest that they have indeed lost something, the future. But ever
since they were old enough to imagine one, that has been in jeopardy
anyway. The absence of personal and social values is to them, not a
revelation shaking the ground beneath them, but a problem demanding a
day-to-day solution. How to live seems to them much more crucial than
why. And it is precisely at this point that the copywriter and the
hot-rod driver meet, and their identical beatness becomes significant,
for, unlike the Lost Generation, which was occupied with the loss of
faith, the Beat Generation is becoming more and more occupied with the
need for it. As such, it is a disturbing illustration of Voltaire’s
reliable old joke: « If there were no God, it would be necessary to
invent Him. » Not content to bemoan His absence, they are busily and
haphazardly inventing totems for Him on all sides…
In the wildest hipster, making a mystique of bop, drugs and the night
life, there is no desire t shatter the drugs and the night life, there
is no desire to shatter the « square » society in which he lives, only
to elude it. To get on a soapbox or write a manifesto would seem to him
absurd…. Equally, the young Pepublican, though often seeming to hold up
Babbitt as his culture hero, is neither vulgar nor materialistic, as
Babbitt was. He conforms because he believes it Is socially practical,
not necessarily virtuous. Both positions, however, are the result of
more or less the same conviction — namely that the valueless abyss of
modern life is unbearable.